GÉRALD BLONCOURT,FRANC-TIREUR DE L’IMAGE” REÇOIT LA LÉGION D’HONNEUR

Haïti – Politique : 27/03/2015 11:49:26

George Pau-Langevin, la Ministre française des Outre-mer, a remis cette semaine les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur à Gérald Bloncourt (88 ans), photo-journaliste, écrivain, peintre et poète d’origine haïtienne (né le 4 novembre 1926 à Bainet, Sud-Est d’Haïti), infatigable militant défenseur des droits humains, fondateur et secrétaire-général du Comité pour la Défense des droits de l’Homme et de la démocratie en Haïti, et vivant en France depuis les années 40.

LE REGARD ENGAGÉ DE GÉRALD BLONCOURT

À vingt ans, artiste et leader des journées révolutionnaires qui secouent Haïti en 1946, Gérald Bloncourt doit s’exiler en France pour échapper à une condamnation à mort par la junte militaire qui a pris le pouvoir. Devenu photographe, membre du PCF et responsable photo du service politique de l’Humanité, il décide de faire de son objectif une arme au service de son combat humaniste.

” JE NE SUIS PAS UN MARCHAND DE PHOTOGRAPHIE, JE SUIS UN FRANC-TIREUR DE L’IMAGE “

L’appareil au poing, que ce soit pour l’Humanité puis l’Avant-Garde, ou le Nouvel Observateur, il témoigne, dénonce et prend parti.

Dans son discours de circonstance Gérald Bloncourt a déclaré « […] A l’annonce de cette distinction, quelques amis ont ironisé le fait que j’accepte de recevoir cette médaille, considérant que j’avais toujours été un rebelle, toujours en marge des actes officiels. Certains m’ont cité en exemple quelques refus célèbres de personnalités auxquelles je n’oserais pas un instant me comparer. J’ai considéré, que venant d’un petit pays tellement meurtri et balloté à travers des péripéties douloureuses, mais aussi historiquement glorieuses, ayant passé ma vie à lutter pour ces fameux “ lendemains qui chantent ” évoqué par Gabriel Péri, devant le peloton d’exécution nazi, n’ayant jamais lâché prise pour poursuivre l’ex dictateur déchu Duvalier et les sbires qui lui ont succédés, ayant sans trêve, avec mon appareil photographique, mon stylo, mes pinceaux, tenu ma place aux créneaux des luttes pour une société fidèle aux Lumières, je pouvais sans rougir accepter ce titre de Chevalier de la légion d’Honneur.

Je le considère comme une distinction importante, surtout parce qu’elle est décernée à celles et ceux que je viens d’évoquer. Dans cette période violente et cruelle que nous traversons, je veux voir à travers cet hommage qui m’est adressé, la reconnaissance de ma fidélité à nos valeurs universelles et à mon combat pour leur défense […] »

LIEN VERS LE BLOG DE GÉRALD BLONCOURT
Gérald Bloncourt est né à Bainet en Haïti le 4 novembre 1926. Les activités d’artiste du jeune Bloncourt le disputent à celles liées à ses engagements militant aux côtés de Jacques-Stephen Alexis, deux des principaux leaders de la révolution haïtienne de 1946. Après le départ du Président Lescot et la prise du pouvoir par l’armée, il est arrêté et expulsé vers la France ou il s’installe a Paris

Depuis Paris, il s’insurge contre la dictature des Duvalier. En 1986, l’année de son premier retour en Haïti après la chute de « Baby Doc », il publie chez Nathan « La Peinture haïtienne », en collaboration avec Marie-José Nadal-Gardère. Il est Président du Comité des Livres pour Haïti qui récolte plus d’un million de livres pour le pays. Depuis lors, Gérald Bloncourt a effectué une dizaine de voyages dans son pays natal. En 1987, il devient Fondateur et secrétaire-général du Comité pour la Défense des droits de l’Homme et de la démocratie en Haïti.

Présent sur internet dès ses débuts, son site web www.bloncourt.net/ présente certains de ses clichés, de ses peinture, des témoignages sur les événements de janvier 1946 en Haïti, sur la dictature des Duvalier et sur le bicentenaire de la révolution haïtienne.

POUR ACHETER UN LIVRE DE GÉRALD BLONCOURT SUR LE SITE DE MÉMOIRE D’ENCRIER

BloncourtChezMemoire