«Les arts et la culture sont des armes puissantes de construction massive» dixit Michaëlle Jean

Haïti-Libre: 7 mai 2014

Dans le cadre de la 68e Assemblée Générale des Nations-Unies qui a pris fin mardi 6 mai, le débat thématique de haut niveau sur « Culture et développement durable dans l’agenda de développement Post-2015 » s’est ouvert lundi, au siège des Nations Unies à New York.

Après une brève mise en contexte de cette activité, Irina Bokova, la Directrice Générale de l’Unesco,, a insisté sur la nécessité de prendre en compte la dimension culturelle dans les programmes de développement soulignant que « Lors de la déclaration du Millénaire en 2000, aux Nations Unies, la culture a été oubliée dans le débat comme si l’humanité pouvait s’épanouir sans la culture. Depuis lors, en moins de dix ans, la culture s’est imposée dans les politiques publiques démontrant son potentiel économique et social, et surtout son impact direct pour réduire la pauvreté. »

« Aujourd’hui, ce qui est en jeu désormais, ce n’est pas le développement seulement ; mais le développement durable et inclusif. Et la culture est notre meilleur atout » a ajouté la Directrice de l’Unesco qui croit nécessaire d’inclure la culture dans l’agenda de développement post-2015.

Dans son intervention, Michaëlle Jean, l’Envoyée spécial de l’Unesco pour Haïti a estimé que « la culture doit prioritairement figurer dans l’agenda du développement de l’après-2015 ».

Selon Mme Jean, « Les arts et la culture sont des armes puissantes de construction massive » mettant en évidence le patrimoine culturel haïtien « Le Gouvernement haïtien rêve de moyens suffisants pour construire des quartiers, des villages avec des services et des espaces publics conviviaux, des constructions de qualité qui témoigneraient de la fulgurance des modes d’expression, de la capacité de faire, capacité d’innover de la population, »

Elle a par ailleurs exprimé ses préoccupations sur l’approche trop souvent adoptée par la Communauté Internationale estimant que « les solutions toutes faites imposées au pays en développement, dans une sorte de charité mal ordonnée sans tenir compte de la volonté, ni de l’identité, ni de la clairvoyance, ni de la créativité de la population sont inévitablement vouées à l’échec. »

Haïti était représenté à ces assises par Marie Carmelle Rose Anne Auguste, la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême. Dans son intervention, elle a insisté sur l’importance de la langue et de la culture créole, tout en rappelant que « c’est par la culture et la langue que les gens se découvrent des affinités, une identité commune, des rêves communs ». Elle en a profité pour déplorer l’attitude des « bailleurs de fonds et des États qui se montrent souvent réticents à investir dans des campagnes de communication assurant la promotion de la culture d’Haïti et la promotion de sa langue nationale (le créole) »

Soulignons que la Ministre Auguste, également artiste, avant son de commencer son intervention a interprété la chanson traditionnelle haïtienne « Fè yon vèvè pou mwen Damballah Ouèdo se bon », une initiative originale, chaudement applaudie par l’assistance.

http://www.haitilibre.com/article-11095-haiti-culture-les-arts-et-la-culture-sont-des-armes-puissantes-de-construction-massive-dixit-michaelle-jean.html